Culture sourde : la loi de 2005

Nous nous appuyons sur la loi de février 2005 sur le handicap pour structurer ces actions. Cette loi définit, entre autres choses, une notion très importante : elle substitue la notion de "personne handicapée" à "personne en situation de handicap".

La notion de personne "handicapée", implique la notion de limitation des possibilités d’interaction d’un individu avec son environnement, causée par une déficience provoquant une incapacité, permanente ou non, menant à un stress et à des difficultés morales, intellectuelles, sociales et/ou physiques. Autrement dit, la personne "handicapée" est une personne "limitée" ou, moins péjorativement, "diminuée".

C’est bien ce préjugé, solidement ancré dans nos esprits à tous, que cette loi tente de modifier avec cette notion de situation de handicap :

Si certains handicaps, notamment mentaux, obèrent clairement les capacités de compréhension et d’appréhension des personnes qui en souffrent, il n’en reste pas moins que ces personnes ont des capacités artistiques remarquables (et en grande partie inexploitées) du fait de leur rapport particulier au monde.

D’autres handicaps (la surdité, la cécité, la paraplégie...) n’entrent pas dans cette catégorie. Pour peu qu’un enfant sourd ou aveugle ait accès à une éducation tenant compte de sa situation et lui permettant d’interagir normalement avec son environnement (enseignement dispensé en LSF, adapté à la cécité...), il aura un développement intellectuel comparable à tous les autres enfants. Ainsi, la difficulté d’accueil d’une personne sourde est, par exemple, plus à rapprocher de l’accueil d’un étranger dont on ne parle pas la langue que d’une personne "diminuée". La situation de handicap prend ici tout son sens. Tout entendant non signant s’étant retrouvé un jour entouré de sourds en train de discuter entre eux peut en témoigner. Les personnes souffrant de paraplégie ne sont en situation de handicap que du fait d’un environnement qui n’est pas pensé pour eux. Si on se prend à imaginer un environnement exclusivement pensé et construit pour des personnes se déplaçant en fauteuil, la position debout deviendrait sans doute souvent une source de handicap.

Il ne s’agit pas de nier la notion de handicap mais bien de la repenser en terme de différences plutôt qu’en niveau de "diminution".

La difficulté d’accueil d’une personne sourde est plus à rapprocher de l’accueil d’un étranger dont on ne parle pas la langue que d’une personne "diminuée".

La loi de 2005 reconnaît par ailleurs la langue des signes comme une langue de la République. Avant cette date, la langue « naturelle » des sourds était simplement tolérée par notre société : pas reconnue, peu enseignée...
Il suffit pourtant d’assister à un seul spectacle en langue des signes au milieu de personnes sourdes s’exprimant en LSF pour comprendre et ressentir instantanément que cette langue est une langue de théâtre par essence et que dans cette situation c’est nous, les entendants, qui sommes en "situation de handicap".

Il y a donc un important travail de sensibilisation à faire pour qu’un spectateur sourd devienne avant tout un spectateur et que les artistes sourds soient engagés comme artistes ayant, du fait de leur rapport particulier au monde et à leur corps, développé des capacités artistiques rares. C’est tout le sens de notre engagement.

 

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