du 18 novembre au 8 décembre
dans la partie accueil du Théâtre
du lundi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 12h à 18h
en entrée libre
Droit de visite des parlementaires dans les lieux de privation de liberté
La loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d’innocence et les droits des victimes a autorisé les députés et sénateurs à visiter à tout moment les locaux de garde à vue, les centres de rétention, les zones d’attente et les établissements pénitentiaires. Ce droit a été accordé aux parlementaires européens élus en France par la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009. La loi du 17 avril 2015 élargit ce droit de visite aux centres éducatifs fermés et permet désormais que les parlementaires soient accompagnés par des journalistes lors de leurs visites, à l’exception de celles concernant des locaux de garde à vue (article 719 du code de procédure pénale). La loi immigration dit “loi Darmanin” a été adopté le 19 décembre
2023 ou comment légaliser les expulsions illégales.
Pourquoi existe t-il si peu de photo de l’intérieur du centre de rétention ?
Les photographies de ces lieux sont rares car il est strictement interdit de réaliser des photo dans l’enceinte du centre de rétention. Ni le personnel, les personnes retenues à qui l’on confisque les téléphones (un portable sans appareil photo et sans crédit leur est donné en échange), les visiteurs ou des rares associations qui ont le droit d’entrée comme la Cimade, ne peuvent ressortir de l’enceinte avec des images. La direction, elle même, n’a pas la possibilité de lever cette interdiction, seul le ministère de l’intérieur en a le pouvoir. La seule façon de pouvoir réaliser des images dans un centre de rétention est donc d’accompagner un ou une Députée ou Sénateur. Seul l’élu a le pouvoir d’exercer un droit d’entrée à tout moment dans des lieux de privation de liberté (centre de rétention, Maison d’arrêt, garde à vue, les lieux d’hospitalisations sans consentement en psychiatrie). Les rares fois où les élus exercent ce droit, ils se font accompagner par une presse locale qui le plus souvent rapporte des images ou reportages survolant les conditions et qui ne permettent pas de rendre compte de l’atmosphère de ces endroits déshumanisants. (contrôleur général des lieux de privation de liberté).
Parole de l’auteur
Photographiant depuis plusieurs années les différents processus et expériences de la migration, c’est grâce au lien que j’ai pu développer avec la Cimade que j’ai pu à plusieurs reprises entrer dans ce centre de rétention et en faire sortir quelques images en présence de l’élu. Cette exposition photographique souhaite sensibiliser les publics à l’existence des centres de rétentions et propose de voir les conditions dans lesquelles sont retenues les personnes en attente d’expulsion. Les images statiques des espaces, des murs et du mobilier laissent percevoir la lourdeur de cette attente et les contraintes du mouvement. Parfois d’autres images laissent apparaître quelques traces humaines de celles et ceux qui y vivent où y travaillent. Photographies réalisées en 2020, 2022 et 2023 au Centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu (31).
Pourquoi réaliser des photos en Centre de Rétention ?
Pour moi, aller en centre de rétention fait partie de mon travail photographique commencé en 2015 sur les personnes en situation de migration. Ce travail sur le CRA n’a pas tout de suite émergé en moi. C’était surtout du domaine du sanctuaire, un lieu interdit, inaccessible. Je m’y suis intéressé lors d’un reportage que j’ai réalisé avec le Réseau Education Sans Frontière durant lequel une des familles que je suivais s’est retrouvée touchée par ce drame. Le père de famille avait été interpellé sur son lieu de travail puis amené au CRA de Cornebarrieu. C’est à ce moment-là que j’ai découvert cette peur réelle pour la famille. Dés que j’ai mis les pieds en Centre de Rétention, j’ai tout de suite voulu aller plus loin, suivre les conditions de retour comme avec la photo iconique d’Olivier Jobard lors d’un retour forcé où le retenu est embarqué dans l’avion complètement entravé. Aujourd’hui, je souhaiterai pouvoir réaliser un reportage sur la vie au quotidien dans le centre de rétention, comme ça a été fait en 2006 sur le CRA de Vincennes dans le cadre d’un accord signé entre la Cimade et le ministère de l’Intérieur par les trois photographes David Delaporte, Olivier Aubert et Xavier Merckx.
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