La loi de février 2005 sur le handicap sert de matrice à ce projet et à nos réflexions.
Elle définit, entre autres choses, une notion très importante celle de "personne en situation de handicap" qu'elle substitue à la notion de "personne handicapée". Ceci renverse les préjugés, en impliquant que la surdité n’est plus un handicap dès lors que l’environnement est adapté au public (communication visuelle, spectacle en Langue des Signes Françaises, etc...). Il ne s’agit pas de nier la notion de handicap mais bien de la repenser en termes de différences plutôt qu’en niveau de "diminution".
La loi de 2005, d’autre part, reconnaît la langue des signes comme une langue de la République. Avant cette date, la langue "naturelle" des sourds était simplement tolérée par notre société : pas reconnue, peu enseignée...
La programmation de spectacles accessibles aux personnes sourdes est une de nos priorités. Mais une telle programmation doit être construite patiemment et avec les principaux intéressés. Programmer sans médiation un spectacle traduit en langue des signes est ainsi l’assurance d’une salle vide de sourds. Nous avons ainsi choisi depuis le départ de privilégier la présence de comédiens et comédiennes sourdes sur scène et de rendre accessibles ces spectacles aux entendants et entendantes.
Nous sommes, avec les années, passés d’une programmation bimensuelle le dimanche à une programmation standard d’une ou deux semaines par spectacle, plus des actions en apéro-spectacles.
Le Grand Rond prend en charge systématiquement la rémunération des interprètes.
De fait, nous sommes devenus pour le public sourd un lieu repéré pour le théâtre. Nous le mesurons à la fréquentation de ces spectacles : les salles sont pleines, et elles le sont pour moitié de sourds.
Le développement de la langue des signes dans le milieu du théâtre n’est possible, au-delà de la simple "accessibilité", que par la formation de comédiens et comédiennes sourdes. C’est un axe qui a été identifié très vite avec l'association ACT’S et s'est développé depuis avec eux.
Le parcours de Jean-François Piquet est à ce titre un exemple.
Nous suivons également le travail de Lucie Lataste et de sa compagnie Danse des Signes et nous l’avons engagée à rejoindre l’Association l’Écluse.
En 2013 - 2014, pour la toute première fois en région et peut-être en France dans un lieu non dédié au handicap, un atelier théâtre a été dispensé en LSF par un binôme de comédiens (un comédien sourd, Martin Cros et un comédien entendant Alexandre Bernardht). Cela a été, jusqu'en 2020, entre 2 et 3 groupes qui ont travaillé chaque saison dont un qui peut être qualifié de semi-professionnel.
En mars 2016, nous avons organisé, avec Marionnettissimo, ACT’S et en partenariat avec IVT - International Visual Theatre et ARTO, deux actions de formation autour de ces questions.
1- Une journée de workshop autour du thème « Comment et pourquoi accueillir des publics et des artistes sourds ? » qui a réuni des professionnels de la culture de différentes régions de France.
2- Deux semaines de laboratoire de recherche pour 6 artistes sourds/sourdes et 6 artistes entendants/entendantes dans le but de créer des formes artistiques courtes, visuelles et accessibles à toutes et tous.
Le Théâtre du Grand Rond appelle chacun et chacune à ne pas laisser notre société dans les mains du Rassemblement National et de ses alliés.
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