Le temps libre, ou la mélancolie de la fragile splendeur vitale

Des personnages profitent de leur temps libre pour faire des activités. En quête de beauté et de moments joyeux, toujours en groupe, ils visitent un château, ils participent à une chorale, ils jouent au times up, ils s'exercent à la littérature dans un atelier d'écriture, ils prennent part à une session d'accrobranche, ils sont en soirée Karaoké...

Le théâtre de Lydie Tamisier repose sur l'entente, sur l'accord plutôt que sur le conflit. Son écriture travaille l'ordinaire, la convention, le « on », la façon dont on parle dans telle ou telle situation, la façon dont on se comporte, dont on réagit. Dans cette pièce, tout se passe comme cela se passe habituellement. Tout est attendu, prévisible. Les spectateur·ices sont invitées à considérer le caractère désopilant du réel quand celui-ci ne déborde jamais. Inutile de chercher un sous texte, une gravité ou une situation dramatique plus complexe qui sous-tendrait cette apparente gratuité. Le Temps libre est un travail sur la justesse et sur son lien étroit avec la présence.